Sur les trace de Timon la mangouste : La Famille Suricate
 
La Famille Suricate
Le Film : Sur les traces de Kolo
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La Famille Suricate
Aujourd’hui nous allons parler de l'évènement ciné de cette fin d'année qui fait causer de lui dans tous les terriers de la planète : le film, La Famille Suricate ! Il sort dans tous les terriers obscurs le mercredi 15 octobre 2008. Je ne pouvais pas passer à côté, car un long-métrage de cinéma sur nous, la plus prestigieuse des espèces animales de la Terre entière, c'est tellement rare ! (Tiens, pourquoi, d'ailleurs, je m’interroge encore...). Je vous rappelle quand même que le dernier en date, c'était la trilogie Le Roi Lion. C’est dire...
 
La Famille Suricate est un docu-fiction. Il s'agit d'une grande aventure « live » au cours de laquelle tu vas apprendre plein de petites choses sans t'en rendre compte.
Tu seras un peu moins bête comme ça, et tu pourras frimer lors de conversations mondaines... "Mouiii... Et tu savais que les suricates, patati patata... Non... Oh ! Mais c’est à peiiiiiiine croyable que tu ignores ça !". En plus, tu vas enfin pouvoir voir à quel point nous sommes tout mimis et vraiment exceptionnels. Notre sociabilité ultra développée va te faire prendre conscience, une bonne fois pour toute, que tu es un pauvre australopithèque sans cervelle, rustre et arriéré ! J'ose ainsi espérer que ça va enfin t’apprendre le savoir vivre, parce que de ce coté là, faut bien le reconnaitre, vous les z'humains, vous avez encore beaucoup de progrès à faire... Bon, et si on parlait un peu du film ? Avant toutes choses, il est inutile de rappeler que je ne suis pas dedans... Pfff... Toutes les œuvres ne peuvent pas être parfaites...
 
Je... heu... Et voilà... Ça m'a tout cassé là ! Je ne sais plus quoi dire... M'énerve que je ne sois pas dedans ! Grrr ! Puisque c'est comme ça, je pars faire la sieste ! Je ne vois pas pourquoi je perdrais une minute de plus pour un film qui ne porte aucun intérêt sur le plus célèbre suricate de la planète ! Désolé, tant pis pour vous ! Là j'en ai assez ! Je rentre au terrier me coucher ! En plus, je me suis mis un délicieux scorpion de côté, hummmmm... J'en ai déjà l'eau à la bouche ! Miamm ! A pluche les amis !...
La Famille Suricate   La Famille Suricate   La Famille Suricate
Coucou, c'est Titash ! Il est trop susceptible le Timon... C'est pô grave, il fait la tête mais ça ira mieux une fois qu'il aura fait la sieste ! Si tu veux, je peux te parler du film moi aussi ! Parce que je suis allé le voir en cachette, euh non, en Avant-première siouplait ! Sur les Champs-Elysées (Calme ta joie, les Champs Elysées, c’est pas des champs d’abord, y’a rien à becquer dans le coin, pas un insecte à l’horizon, que du bruit et des trucs qui bougent dans tous les sens et qui sentent pas bon...) Mais revenons à nos moutons...
Sur les traces de Kolo
D’abord, parlons de l’histoire du film : La Famille Suricate retrace la vie d'un suricate parmi tant d'autres. Son évolution sociale auprès de sa famille, la maturité qu’il acquiert au fil du temps qui passe, du stade de bébé suricate à celui de jeune adulte expérimenté. C'est donc Kolo et sa famille qui nous accompagnent au cours de cette heure et demi de mille et une émotions. Rires, tendresses, surprises, gourmandises, courages, exploits, détresses, violences, peurs, tristesses, espoirs et renouveaux : la vie d’un suricate passe par bien des étapes qui ne sont pas sans rappeler celle des hommes. Et quand, en plus, le destin s’en mêle, un évènement peut transformer encore plus l’existence : se perdre dans le Kalahari est, en effet, un formidable (bien que risqué) accélérateur de vie !
La Famille Suricate
La Famille Suricate
S'il y a quelque chose d'assez surprenant voire même de déroutant dans ce film, c'est qu'il est assez différent des habituels documentaires que l'on peut voir sur nous, les suricates. En fait, il ne s'agit pas d'un documentaire animalier soporifique qui a la fâcheuse tendance de te noyer dans un océan d'informations mais plutôt d'un docu-fiction dont la part fictionnelle est prépondérante. L'histoire a, en effet, d’abord été écrite dans ses grandes lignes. Puis, seulement, l'équipe de tournage s'est rendue sur place où elle a dû se débrouiller pour obtenir toutes les scènes qu'elle souhaitait pour que le récit prenne forme, sachant - bien sûr ! - que les suricates n'ont pas été embauchés par la prod. L’équipe de tournage a dû, ainsi, compter sur la chance et la patience pour obtenir les scènes recherchées. Bien qu’écrit dans ses grandes lignes, le scénario n'était donc pas figé contrairement à un film documentaire classique. Le récit dépendait, en effet, des comportements des suricates filmés par les cadreurs...
Filmer des suricates
n’est pas une mince affaire !

Nous les suricates nous sommes des sauvages... Heu non ! Je voulais dire plutôt que nous vivons à « l’état sauvage » ! Eh, oui ! Nous ne nous laissons pas facilement approcher par les z'humains. Aussi, afin d'habituer la petite famille à l'équipe de tournage, une longue période d'adaptation a été nécessaire. Elle a consisté à placer de fausses caméras mais également des véhicules de production non loin du terrier principal pour que ces étranges objets finissent par devenir familiers et appartenir en tant que tel à l’univers quotidien des suricates. Ensuite, et seulement ensuite, l'équipe de tournage a pu filmer toute la troupe sans perturber ses habitudes de vie...
La Famille Suricate
La Famille Suricate
Attention, hors de question de raconter l'histoire d'un suricate à hauteur d'homme ! Nan, mais, ça va pas la tête ?! Et oui, pour immerger le spectateur au mieux dans notre petit monde, il faut parvenir à lui faire découvrir notre univers en le plaçant au niveau de nos yeux, c'est à dire 30 (petits) centimètres au dessus du sol. Super pratique quand le cadreur dispose d’une grosse caméra de cinéma ! Pour contourner la difficulté, par moment, l'équipe de tournage a, - ni plus, ni moins - creuser sous les pieds de la caméra, afin de réaliser des plans à l’extrême ras du sol. Pour ce qui est des terriers, une autre technique a été utilisée, celle des caméras infrarouges miniaturisées ! De vrais James Bond, ces cadreurs !
C’est bien beau la technologie, mais c’est sans compter sur la vigueur de nous autres, les suricates. L'un des plus gros problèmes pour nous filmer est d’intégrer le fait que nous nous déplaçons à quatre pattes et en ligne droite siouplait !... (Là, y’a pas vraiment de problèmes, vu que le format retenu du cinémascope offre un rendu exceptionnel) mais aussi que nous avons tendance à nous redresser à tout moment sur nos pattes arrières sans crier gare, juste pour faire le guet. Et hop ! Et là, la tête sort immanquablement du cadre ! Suivre et anticiper les mouvements des suricates par caméras interposées n’a pas été qu’une partie de plaisir. D’un autre côté, filmer le meilleur se mérite !
La Famille Suricate   La Famille Suricate   La Famille Suricate
Pour enregistrer les sons de nos mouvements, la production s'est rendu compte que les bruits se propageaient mieux dans le sol que dans l'air. Aussi, a t’elle utilisé des micros sous-marins enterrés dans le sable pour enregistrer sous terre. Selon Chris Watson, l'ingénieur son, le Kalahari est l'un des environnement les plus incroyables au monde car il est l'un des rares endroits sur terre où il n'y a aucune pollution sonore : "J'ai acquis suffisamment d'expériences pour savoir qu'il y a très peu d'endroits sur Terre qui possèdent cette pureté sonore. C'est absolument extraordinaire".
Vous voyez, depuis le temps que je vous le dit : nous les suricates, nous habitons dans l'un des plus bels endroits de cette planète...
La Famille Suricate
Pour toutes ces raisons, et pas mal d’autres, le tournage du documentaire a été exceptionnellement long. Les conditions de réalisation étaient franchement difficiles. La poussière, la chaleur, l’aptitude des suricates à ne jamais être là où on les attend, leurs gouts à vivre dans les terriers, etc. ne sont pas, comme qui dirait, des atouts. D’ailleurs, pour optimiser son temps, et contrairement pour tous les autres documentaires animaliers, la production s’est résignée à installer deux stations de montage sur place, histoire de mieux pouvoir contrôler l'aspect final du film. L’objectif essentiel a été de réaliser le long-métrage sans jamais perturber les suricates et leur univers. Et quand on sait que notre ennemi juré (l'aigle martial), qui a une trouille de l'homme comme c’est pas permis, est quand même venu embêter la petite famille de Kolo, je crois qu’on peut dire que le pari de l’équipe de tournage a été tenu !
Le Film
La Famille Suricate réussit, en fait, le coup de force de présenter une histoire personnelle passionnante (la vie de Kolo) tout en traitant, avec un respect éditorial total, l’univers complet des suricates. Il ne se limite pas seulement au désert et à sa flore, mais explore également les relations et interactions des suricates entre eux et avec les autres animaux du coin, comme les lions, les phacochères (tiens ça, me rappelle quelque chose !), les aigles, les girafes, etc. Le film offre une vision du Kalahari rarement vue puisque faite à hauteur de suricate. Le spectateur est littéralement immergé !
La Famille Suricate   La Famille Suricate   La Famille Suricate
La Famille Suricate
L'histoire, bien que pré-écrite dans ses grandes lignes puis adaptée au gré des scènes finalement tournées, est typiquement une « tranche de vie dans l'univers des suricates ». Kolo y mène une existence qui, toute banale qu’elle est, apparait vite calée sur le mode de vie des hommes.
Suivre un personnage principal au fil de ses aventures est, à l’évidence, un procédé bluffant qui rend le documentaire addictif. Dommage d’ailleurs que le réalisateur ne se soit pas plus attaché aux autres membres de la famille. Les personnages secondaires auraient, il est vrai, mérité un meilleur traitement à commencer par le papa, la maman et le frère de Kolo à qui le simple fait de ne pas porter de nom ôte pas mal de charisme... Mais, bon, ne gâtons pas non plus notre plaisir !
Le film regorge, en effet, de plans aussi magnifiques qu'impressionnants. Que ce soit à hauteur de suricate ou depuis le point de vue d'un aigle martial, le tout dans des teintes et un environnement chaleureux, le spectateur en prend plein les yeux. Les endroits les plus inhospitaliers de la planète se révèlent finalement enthousiasmants. Il en est d’ailleurs de même pour les animaux dont certaines scènes valent le détour : la patience a visiblement payé, certaines séquences sont simplement exceptionnelles. La narration assurée par Guillaume Canet en appuie d’ailleurs l’impression de grande qualité, même si parfois, son manque de débit fait toussoter le rythme.
Si la technologie utilisée, les images rendues et le récit conté sont remarquables, la bande son n’est, de son côté, pas en reste. La partition possède, en effet, de magnifiques morceaux, dont certains, utilisant des chœurs, font frémir le spectateur. Il ne reste qu’à espérer de voir vite la B.O. débarquer dans les bacs...
 
 
Assurément de grande qualité, La Famille Suricate remplit sa mission haut la patte et se démarque très bien de la plupart des autres documentaires tels Le Clan des Suricates ou Meerkat Manor : The Story Begins. Il propose en effet une approche différente en restituant sur grand écran les suricates immergé dans leur environnement naturel ! Un magnifique voyage composé de tableaux bluffants, déroulant une histoire incroyablement forte de famille et de survie, dans l'un des endroits les plus inhospitalier de la planète attend le spectateur.
 
La Famille Suricate c’est la vie animale qui rencontre l’aventure humaine !